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-Olivier

Aston Martin DB11

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Avec l'arrivée d'un V8 plus rationnel sous le capot de l'Aston Martin DB11 à peine quelques mois après son lancement, le V12 biturbo perdait une partie de sa raison d'être. Performances proches, poids plus élevé… L'arrivée de la version AMR, désormais seule DB11 à profiter du 12 cylindres, entend combler cette lacune en mettant l'accent sur la sportivité.
Une simple façon de parler, l'Aston Martin DB11 étant l'héritière de la très bourgeoise DB9. Partant, une grande et distinguée GT pas spécialement alerte, avec peu d'appétence pour le sport. Le comble : sa version la plus modeste, dotée du V8 d'origine Mercedes AMG, se permet même d'être plus plaisante que le V12 de 5,2 litres biturbo. Moins puissante (510 ch contre 608 ch) mais moins lourde (115 kg d'écart) et mieux équilibrée, le V8 étant implanté davantage en retrait de l'essieu avant. Il n'y avait plus grand-chose à mettre au crédit du V12, 
Shocking ! Des turbos dans une Aston ? Oui, la DB11 les a inaugurés en 2016, à sa sortie. Simplement, le travail porté sur la gestion moteur et l'échappement vise ici à faire oublier, en partie du moins, les reproches émis à cette époque. Trop sage, trop lissé et timide dans les tours. 639 ch désormais, soit 30 ch de gagnés. Pas plus coupleux (toujours 700 Nm dès 1.500 trs/mn !), mais la gestion de la boite a été rendue plus rapide, surtout notables avec les modes Sport et Sport plus. Notons que la DB11 V12 AMR remplace purement et simplement la DB11 à V12 classique.

AMR, pour Aston Martin Racing
Il y a du mieux, soyons honnêtes, même si nous sommes encore loin de la virulence du V12 atmosphérique de la Vanquish S bientôt remplacée par la DBS Superleggera (elle aussi convertie au V12 biturbo). Sa furia s'arrête net à 6.500 tours, et se contente de délivrer une poussée linéaire 1.000 tours plus tôt.


Essai Aston Martin DB11 AMR
On trouve néanmoins de bonnes intentions dans ce gros moteur downsizé. Il gronde, tonne et sonne comme un beau diable à tous les étages et même s'il ne crépite pas et n'offre pas le même déchirement métallique que le vénérable 6 l atmosphérique (moins puissant mais autrement plus expressif), on est bluffé par sa vigueur.

Les chronos progressent, aussi : 2 dixièmes de gagnés sur le 0 à 100 km/h (3,7 s, ce qui lui permet de prendre un peu plus ses distances avec le V8), et 335 km/h à bout de huitième. Chiffre que nous n'avons pu vérifier malgré de longues portions d'Autobahn, autour du lieu de notre essai aux environs du Nürburgring. Excellent terrain, néanmoins : le ruban est libre, pied droit, la boite descend deux rapports sans à-coup mais avec une relative paresse. On accroche 308 km/h quelques instants plus tard, ceci dit.
Essai Aston Martin DB11 AMR
Le nom est trompeur, finalement. Même estampillée Aston Martin Racing, la DB11 est loin d'être aussi radicale que l'appellation AMR laisserai présager. Mais le train arrière est devenu moins brouillon et la motricité bien plus rassurante. Même en mode Sport Plus, les déhanchements se rattrapent aisément.
Simplement, l'endurance du freinage nous aura fait pester et vite rappelé à l'ordre. D'accord, profitons simplement de ses vocalises, du grondement rauque assez présent, en enroulant sans brusquerie. La suite du parcours, sur les routes du massif de L'Eifel entre Francfort et Cologne, nous fait sentir notre anglaise à l'étroit. Le bosselage du long capot, sous les yeux, et ses cabrages encore un peu trop prononcés en mode Confort... Sans parler de son empreinte au sol imposante : 4,74 m de long, quasiment 2 m de large.

Essai Aston Martin DB11 AMR
Avec 1.870 kg à déplacer, seulement 5 kg de moins que la DB11 V12 classique, le gain est symbolique.
Lourde GT
Certainement pas sportif, en tout cas. On compte toujours un quintal de différence avec la V8, et la direction n'a pas amélioré son toucher de route pas très communicatif.

Sans réel bouleversement, l'amélioration est pourtant sensible. Surtout à mettre au crédit de la gestion de la boite améliorée, et les tarages de suspensions plus fermes font oublier les reproches que l'on faisait à la DB11 à sa sortie : trop placide, à la manière d'une lourde et grande GT qu'elle est. Là, le ressenti général est tout de même plus vivant, plus homogène sur les deux modes les plus sportifs, sans pour autant métamorphoser l'esprit initial. Une bête de chronos toute en retenue, en quelque sorte. Cette grosse mise à jour (ou rectification ?) nous laisse surtout le sentiment que la DB11 initiale serait sortie avec précipitation. L'AMR en serait donc l'arrivée à maturité.

Essai Aston Martin DB11 AMR
Raffinement intact
Par contre, les étriers de freins et détails jaunes (ou verts, difficile à décrire…) ne sont pas obligatoires mais spécifiques aux 100 exemplaires de la série spéciale "Signature Edition" proposée au lancement. Tout comme les inserts de carbone que l'on trouve au niveau des ouïes latérales, du diffuseur... 30.000 € à ajouter aux presque 220.000 € demandés pour cette AMR (environ 10.000 € d'inflation par rapport au V12 classique), à vous de juger. Idem pour les rappels du même ton qui barrent la sellerie, et là encore, beaucoup (trop ?) de carbone orne l'habitacle. Dans une configuration plus conventionnelle, très peu de choses distinguent la V12 classique de l'AMR (calandre, optiques et sorties d'échappement plus sombres, seuils de portes siglés AMR).


A lire : L'Aston Martin DB11 à l'essai, les performances sont-elles à la hauteur de sa ligne ?
Essai Aston Martin DB11 AMR
Fiche technique Aston Martin DB11 AMR
Moteur : 12 cylindres en V, biturbo, 5.204 cm3
Puissance : 639 ch à 6.500 tr/mn
Couple maximal : 700 Nm à 1.500 tr/mn
0 à 100 km/h : 3,7 s
Vitesse maximale : 335 km/h
Dimensions (L/l/h) : 4,739 m / 1,940 m / 1,279 m
Empattement : 2,805 m 
Coffre : 270 dm3
Poids : 1.870 kg (1.770 kg à sec)
Consommation (mixte / urbaine / extra-urbaine) l/100 km : 9,5 / 13,8 / 7,1
Emissions : 265 g de CO2/km
Malus : 10.500 € 
Prix à partir de : 218.595 euros
Prix du modèle essayé : 250.000 euros environ (Signature Edition)
Bilan
Nouvelle Vantage, DBS Superleggera... Cette AMR n'est pas la plus enthousiasmante de l'actualité Aston Martin, mais le surcroit de tempérament et de précision du châssis a le mérite de redonner au V12 son intérêt sous le capot de la DB11. Simple question de stature, pour tenir tête à des rivales qui se conjuguent elles aussi en 12 cylindres.













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